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La Mairie de Paris perquisitionnée dans l’affaire du voyage d’Anne Hidalgo à Tahiti

La polémique autour du voyage à Tahiti d’Anne Hidalgo prend un tour judiciaire. Des perquisitions ont eu lieu, mardi 5 mars, dans les locaux de la Mairie de Paris et dans ses annexes. Ces opérations, menées par les enquêteurs de la brigade de répression de la délinquance économique de la police judiciaire parisienne, ont été confirmées au Monde par une source judiciaire.
Elles s’inscrivent dans le cadre d’une enquête préliminaire des chefs de « prise illégale d’intérêts et détournement de fonds publics », ouverte par le Parquet national financier (PNF), à la suite d’une plainte contre X déposée à la mi-novembre 2023 par l’association AC !! Anti-Corruption et de « plusieurs signalements d’élus au Conseil de Paris ou à la région Ile-de-France ». Contactée, la Mairie de Paris n’a pas répondu à nos sollicitations.
L’affaire concerne un déplacement de trois semaines effectué par Mme Hidalgo dans le Pacifique, du 16 octobre au 5 novembre 2023, qui a suscité des interrogations sur un possible mélange entre argent public et affaires privées.
Le but affiché de ce voyage en Nouvelle-Calédonie et à Tahiti était d’approfondir les relations culturelles avec ces territoires ultramarins, et de visiter le site de surf tahitien de Teahupoo dans la perspective des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 – ce que l’édile n’a finalement pas pu faire en raison de tensions locales. La polémique a été accentuée après que Anne Hidalgo a prolongé ce déplacement officiel de quinze jours de vacances privées dans une île polynésienne avec sa famille.
Des questions se sont rapidement posées sur le coût de ce voyage à l’autre bout du monde, chiffré à 59 500 euros par la Ville de Paris pour la maire et les cinq collaborateurs qui l’ont accompagnée. Interrogé par Le Parisien en novembre 2023, l’entourage d’Anne Hidalgo a expliqué que tous les billets retour ont été payés par la Ville, avant de finalement affirmer que l’édile avait « payé [le sien] sur ses deniers propres, avant le départ de la délégation » – ce que Le Monde a pu confirmer. Les voyages retour de deux membres de la délégation, qui avaient également décidé de rester sur place quelques jours supplémentaires à titre privé, auraient, eux, bien été payés par la municipalité.
Saisie, la commission de déontologie de la Ville de Paris avait dédouané la maire le 10 novembre. « La partie publique du déplacement effectué par Mme Anne Hidalgo, en sa qualité de maire de Paris (…) est en lien direct avec les intérêts de la Ville de Paris, tant au regard de ses objets que des rencontres avec diverses autorités », a écrit la commission, jugeant les déplacements de l’élue socialiste « réguliers sur le plan déontologique ».
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